Parmi les nouveaux projets accompagnés par le dispositif Shaker de Genopole, AI4FA se distingue par sa mission : faciliter la détection précoce de la fibrillation auriculaire à l’aide d’une intelligence artificielle rapide, explicable et éco-responsable.
Porté par Sabyne Fares et Théotime Huet, deux étudiants-entrepreneurs de SupBiotech, le projet illustre une nouvelle génération d’innovateurs à la croisée de la santé, de la data et de la responsabilité environnementale.
Chaque année, des milliers de personnes consultent pour des palpitations — un symptôme souvent bénin, mais qui peut parfois cacher une fibrillation auriculaire (FA), l’arythmie cardiaque la plus courante au monde. « On compte environ 50 millions de cas dans le monde, dont un million en France », précise Sabyne Fares. C’est de ce constat qu’est né AI4FA, un outil médical d’aide à la décision capable d’estimer en moins d’une minute le risque de fibrillation auriculaire à partir de données cliniques simples.
AI4FA s’inscrit dans une approche d’intelligence artificielle responsable et transparente.
« Notre IA se veut rapide, frugale et explicable. Chaque score délivré est accompagné d’une explicabilité pour que le médecin comprenne le résultat et puisse être en confiance ».
Cette dimension explicable est essentielle pour garantir la confiance et l’usage médical de l’outil. Le projet intègre également une forte conscience environnementale : les serveurs utilisés sont localisés en France et choisis pour leur faible empreinte carbone. « Nous voulons nous inscrire dans une démarche d’éco-responsabilité numérique et de respect des patients, » souligne la jeune entrepreneure.
Du Hackathon D4Gen au programme Shaker : un parcours d’innovation
Le projet a pris racine lors de l’édition 2025 du Hackathon D4Gen, organisé par Genopole. « C’était un saut vers l’inconnu, une aventure entre étudiants en biotech. Pendant 48 heures, on a vécu une immersion totale dans le projet, portée par une énergie incroyable »
Bien qu’ils n’aient pas remporté de prix, Sabyne Fares et Théotime Huet ont pu développer un prototype fonctionnel et découvrir la richesse du réseau et de l’accompagnement proposés par Genopole.
« Le Hackathon nous a permis de tester notre idée, de créer un prototype et surtout de voir qu’il y avait un programme comme le Shaker pour nous accompagner, ce qui nous a convaincus de nous lancer pleinement. »
Aujourd’hui incubé dans le programme Shaker, AI4FA entame six mois d’accompagnement intensif. « Nous sommes en cours de partenariat avec le CHSF pour collecter des données et valider notre approche. Ce que nous attendons du Shaker, c’est un accompagnement stratégique, réglementaire et réseau. »
Le projet, qui repose sur un dispositif médical de classe 2A, nécessite un encadrement rigoureux sur la conformité réglementaire (RGPD, gestion des données de santé, marquage CE, etc.) – un défi que l’équipe relève grâce au soutien du Genopole.
En parallèle de leurs études à SupBiotech, les deux fondateurs poursuivent le développement de leur IA, avec l’ambition de présenter une version enrichie d’AI4FA lors du prochain Hackathon D4Gen, en 2026.
« L’an dernier, nous sommes partis d’une simple idée née pendant le Hackathon. Aujourd’hui, nous avons une solution concrète, un prototype utilisable et une vraie compréhension du besoin. Nous voulons revenir avec un projet plus abouti. »